Rencontre avec un violoniste chevronné et passionné

21 Nov Rencontre avec un violoniste chevronné et passionné

SHERBROOKE – Le Sherbrookois d’origine Philippe Dunnigan a une carrière de violoniste des plus impressionnantes. Chef de la section des cordes pour le spectacle de Céline Dion à Las Vegas depuis trois ans, son talent l’amène aussi à collaborer sur différents projets et avec de nombreux artistes, tous styles confondus. À l’occasion de la sortie de son premier album en carrière There You Are, le musicien s’est entretenu avec le Journal…

Il a mis du temps à signer son premier album. C’est que Philippe Dunnigan est un violoniste très en demande. Au fil des années, il a collaboré à de nombreux projets musicaux et a joué avec de nombreux artistes, dont Ginette Reno, Éric Lapointe, Jean-Pierre Ferland et le Cirque du Soleil. Depuis trois ans et demi, il est le chef de la section des cordes du spectacle de Céline Dion à Las Vegas. M. Dunnigan partage donc sa vie entre le Québec et le Nevada.

« Nous travaillons à Las Vegas par bloc d’un mois, quatre fois par année. On parle de 70 concerts par année. Je veux faire un album depuis longtemps, mais avec les tournées, les enregistrements et la famille, mon temps était compté », souligne le violoniste de réputation internationale.

C’est finalement en compagnie de certains collègues du spectacle à Las Vegas, qui possèdent au Québec un studio d’enregistrement, que le projet de l’album There You Are a pris naissance. De nombreux collaborateurs se sont ensuite greffés à cet album de compositions originales, aux influences tantôt classique, tantôt jazz. « J’ai choisi de collaborer avec des auteurs et des musiciens que je connais bien et avec qui je joue depuis longtemps. »

Parmi les musiciens qui ont pris part au projet, notons François Bourassa, Catherine Major, François Dompierre, Paul Brochu, Lucie Cochon, Marc Bélanger, Benoit Groulx et Jean-François Groulx.

M. Dunnigan joue habituellement avec son violon fétiche italien, un excellent Contino, mais pour cet album, on lui a fait l’honneur de lui prêter un stradivarius datant de 1691. Un cadeau signé Roger Dubois, propriétaire d’une impressionnante collection d’instruments. « Le stradivarius a une sonorité absolument incroyable, qui donne des possibilités presque infinies de couleurs et de sons. Stradivarius était un génie de la construction des instruments. Il avait accès à des qualités de bois qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. Même à son époque, ses violons ont toujours été entre les mains des meilleurs violonistes. »

Un instrument extraordinaire

Philippe Dunnigan a découvert le violon à l’âge de neuf ans. « Mes parents écoutaient beaucoup de musique et le violon me touchait particulièrement. À partir du moment où j’ai commencé mes cours, j’ai compris que ma voie était tracée! », souligne le Sherbrookois d’origine, qui a fait ses études secondaires au Séminaire Saint-Charles (aujourd’hui le Séminaire de Sherbrooke).

À cette époque, il fréquentait régulièrement le défunt magasin La Boite à musique à Lévis, qui appartenait au chanteur western et violoniste Lévis Bouliane. « Le magasin était situé au Centre d’achats King. Les employés qui travaillaient à cet endroit venaient du milieu western. Je voyais qu’ils connaissaient leur affaire! Les violoneux de la place me donnaient des trucs », raconte celui qui a aussi eu droit aux bons conseils de Ti-blanc Richard, figure importante de la musique traditionnelle québécoise et père de la chanteuse Michèle Richard.

C’est de cette époque que lui vient son ouverture d’esprit et son goût pour la musique, tous styles confondus. Une qualité qui ne faisait pas l’unanimité au Conservatoire. « À l’époque, le milieu classique était très fermé. Il n’y avait qu’une seule manière de jouer! Au conservatoire, les professeurs disaient être les seuls à tenir la vérité! Mais c’est tellement faux! Moi, j’ai toujours eu cet intérêt d’aller voir tout ce qui a de bons dans tous les styles. En fait, il n’y a que deux styles de musique; la bonne et la mauvaise! M’adapter au style de l’artiste avec qui je travaille a toujours été quelque chose de bien important pour moi », explique le musicien qui devrait bientôt reprendre le chemin de la ville du jeu, pour les spectacles de Céline Dion.

Rappelons que la chanteuse a pris une pause à la suite de problèmes de santé de son mari René Angelil. « Selon les dernières nouvelles, René va bien et le spectacle pourra reprendre bientôt », conclut-il. En attendant, M. Dunnigan en profite pour collaborer sur d’autres projets professionnels. Il pense aussi très sérieusement revenir s’installer en Estrie, près de sa famille. « J’ai quitté Sherbrooke pour les études et le travail. Aujourd’hui, mes enfants sont grands et ma conjointe et moi planifions revenir ici bientôt. »

Pour plus de détails sur cet artiste, visitez le www.philippedunnigan.com.

 

Source: http://www.lejournaldesherbrooke.ca/2014/11/18/rencontre-avec-un-violoniste-chevronne-et-passionne